LOANGO

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La ville de Loango au XVIIè siècle.

Difficultés et incertitudes
Le Loango est une souvent présenté comme une ancienne province du Kongo qui aurait pris son indépendance vers le XIV ou XVè siècle tout en restant vassal et ami de son ancienne autorité de tutelle. En considérant que l’histoire écrite de cette partie du monde commence en 1482, remontant à une mémoire populaire crédible d’environ 100ans en arrière, il est important de signaler qu’on ne retrouve aucune trace d’un royaume Loango aux époques souvent avancées de sa création. Pire, une province Kongo du même nom semble également ne jamais avoir existé. En 1535, le roi du Kongo, Nzinga Mvemba (ou Mbemba) dit Afonso Ier fait rédiger un texte officiel, une sorte de constitution, répertoriant les provinces et royaumes « protégés » (dit « vassaux » par l’interprétation européenne) du Kongo. Le Loango ne s’y trouve pas mentionné, alors que le royaume du Kakongo et celui de Ngoyo y sont, le roi du Kongo niant d’ailleurs l’autonomie du Kakongo. Certains écrits d’époque, notamment hollandais vers 1630, affirment que le Loango était une partie du Kakongo, lui même province du Kongo. Le Kakongo se serait détaché progressivement au cours du XVè siècle atteignant une certaine indépendance. Il se serait alors subdivisé en province, dont celle du Loango en son nord. Cette dernière ne se détachera du Kakongo qu’à partir du milieu du XVIè siècle, grâce à sa position maritime que l’esclavage rendait de plus en plus stratégique. Vers 1565 le divorce est consommé et petit à petit la suprématie du Loango s’affiche sur Kakongo. Ce n’est effectivement qu’à la fin des années 1580 que l’on trouve la première mention écrite du royaume de Loango, Etat pleinement souverain quoique protégé par le Kongo. Toutefois, les peuples (kongo, kakongo et loango) inébranlablement se reconnaissent frères.

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Généralité
Au XVIIIè siècle, le Loango a acquis une stabilité, des règles, un système politique propre et une certaine conception des relations internationales. C’est un royaume mature que va rencontrer l’abbé Liévin-Bonaventure Proyat, missionnaire, qui publia en 1773 son ouvrage intitulé « Le Loango, le Ngoyo, le Kakongo et d’autres royaumes africains« . Nous nous en inspirerons largement pour rendre ce récit sur ce royaume. Ce livre, bien que se voulant d’un objectivité solide ne manque pas de comporter des défaut d’analyse ou d’appréciation, voir de racisme propre à l’époque. Il est néanmoins assez exhaustif et reste un précieux document, nuancé à la lumière de ce que nous savons aujourd’hui. Les italiques sont directement tirées de ce livre.

Le Loango au XVIIIà siècle est frontalier avec le Ngoyo sud-est, le Kakongo au sud et le Yomba (pays du Ma-yombé) au nord-est. Tous vassaux du Kongo à des degrés divers selon les époques, ils sont de culture très proche, finissant par se confondre dans l’histoire. Boali est souvent le nom donné à la capitale des loango. Mais ce mot signifiant « localité », il ne serait pas exclu que Boali-Loango signifiant « siège du Loango », ne soit la dénomination exacte. Plusieurs écrits désignent la capitale du même nom que le pays tout entier, à savoir Loango.
Quant à l’étymologie de « Loango », la plus répondue est celle qui se rattache à l’animal totémique du Kongo de toute la région, à savoir la panthère, Ngo en Kongo. « Lua Ngo », signifiant « de la panthère ».
Le yombé sont également voisins des loango. Leur pays a souvent été appelé Ma-yombe par les explorateurs alors que cela signifie, « le roi du Yombé ». Plus prosaïquement, « le pays du roi des Yombé ».
Le Kakongo et le Ngoyo n’échappent pas non plus à des confusions de typonomie. Le premier est souvent appelé Ma-limbe et le second Kabinda, qui est le nom de sa capitale en réalité.

L’habitat et la société loango
« Les peuples de ces contrées habitent comme nous des villes et des villages » lance l’abbé Proyart pour sans doute rassuré le lecteur sceptique d’office. Ce sont moins les besoins réciproques qui les rapprochent que les liens du sang qui les empêchent de se séparer. Un climat similaire est constaté dans l’ensemble des royaumes de la région, gangrénés par l’esclavagisme qui pousse à une concentration sur la base d’affinités du sang.
Chaque hameau est dirigé par un patriarche dont le rôle essentiel est la justice. Il la rend comme suit: après avoir écouté les deux parties, le chef du village ou de famille prononce une sentence, qui n’est jamais discutée. Mais lorsque le litige va au delà d’une famille, on en appelle au jugement du gouverneur de province, puis en dernier recours au roi. Pour les crimes les plus graves, la sentence la plus redoutée est la vente du coupable comme esclave ou la mort.
Dans un village, les maisons s’enchevêtrent sans rues. Ce qui fait des villes de curieux labyrinthes dans lesquelles un étranger ne pourrait se déployer seul. Sur les conseils de missionnaires, d’importants travaux d’assainissement des villes, notamment de Boali-Loango sont faites pour lui donner afin de la moderniser. La région n’ayant point de pierres, « les maisons sont faites de joncs ou de branches artistement confectionnées« . Les portes sont disposées de manière à ne pas subir la direction des vents. L’usage des fenêtres est inconnue.
Les maisons sont vendues au marché par panneaux entiers, qu’il suffit de monter. Une famille suffit à la transporter et à la bâtir. Le palais du roi est une vaste concession composé de 5 ou 6 cases, bien plus grandes que celles des habitants ordinaires.

Dans la cité, les après midi servent à se réunir pour se raconter des nouvelles. Le mbongui souvent perçu à tort comme une institution sérieuse, n’est à la lumière de nombre d’observateurs, en réalité, que l’équivalent du « nganda » actuel. On y apporte à boire et s’y raconte des faits de chasse, des potins, des causeries divers. Sauf que les règles sont assez strictes.
Chez les loangos, celui qui prend la parole peut la garder un quart d’heure au plus. Les autres l’écoutent religieusement. Quand il a cessé de parler, celui à qui revient le tour, par ordre d’age généralement en commençant par le plus jeune, a le droit de réfuter les allégations du premier et de sortir les siennes. Pour capter l’attention de l’auditoire, l’orateur fait dire les nombres au sein de son récit par les autres, en indiquant des doigts. Ne pas suivre est la pire impolitesse qui soit.

Le travail et l’économie
L’abbé est admiratif du travail quotidien des femmes. Il les plaint souvent dans une critique sans concession sur la paresse des hommes qui laissent tout faire aux femmes. C’est une accusation récurrente des rapports de missionnaires. Ils ne tiennent sans doute pas compte des difficultés du défrichage, de la pêche ou encore de la chasse et de toutes autres tâches moins quotidiennes mais plus physique dévolues à l’homme. Les femmes loango ne travaillaient que 3 jours d’affilés. Le quatrième était un jour de repos complet. Le témoin déplore également une certaines paresse intellectuelle qui se traduit par l’absence de mémorisation du passé, semblable dit-il «  à nos paysans qui ignorent autant ce qui s’est passé sous le règne de Louis le Grand qu’au temps de Jules César.« 
Le prêtre s’étonne:
« Si on leur demande pourquoi ne conservent-le pas le souvenir de ce qu’ont fait leurs pères, ils répondent que peut importe comment ont vécus les morts, l’essentiel est que les vivants soient des gens de biens » Quant à compter son propre âge « ils estiment cela inutile puisque ça ne renseigne pas du reste de temps qu’il reste à vivre. Ils perçoivent la mort comme un précipice ou on avance les yeux bandés, de sorte qu’il ne sert à rien de compter les pas puisqu’on ne saurait ni lorsqu’on s’avance du dernier pas, ni l’éviter. » Pas banale comme philosophie restrictive. Il ajoute « Pourtant, ils savent compter jusqu’à l’infini. »

Les loango sont surtout cultivateurs. L’alimentation est à base de manioc. C’est le pain du peuple, par oposition à la banane plantain qui est le pain du riche. Le manioc est si abandon que traditionnellement les loangos ne font pas de réserve. Pourtant, nous assure Proyart, qu’il lui a été rapporté que certaines années de sécheresse, la famine avait sévi. Mais c’est rare. La feuille est déjà abondamment consommée sous la forme connu aujourd’hui sous le vocable de, Saka-saka.
La seconde culture abondante est le « pinda », l’arachide. « Les nègres s’en servent pour en faire des sauces alimentaires, de l’huile et comme friandise« . Ils cultivent aussi la pomme de terre, appelée « mbala mputu », traduit par « la turbercule d’Europe », sans doute parce que apportée par les portugais, ajoute l’auteur qui affirme en outre que sa qualité est nettement supérieure à celle de la pomme de terre d’Europe.
« M’putu » est l’assimilation locale du mot « Portugal ». Certains disent de « Porto », ville du Portugal d’où venaient la plupart des premiers marins. Par extension, le mot a fini par désigner « le pays des blancs » dans l’ensemble des langues bantoues.
Ils cultivent aussi de l’ignam, des haricots, des épinards, de l’oseille, du piment, du chou, de la tomate, fruit que l’auteur ignore dans ses habitudes alimentaires, et qu’il juge « sans goût » et ayant juste « un rôle de remplissage dans les ragouts« ), de l’oignon, de l’ail, du maïs, de la chicorée etc… dont, insiste le prêtre, la qualité et la sélection des plantes sont bien meilleures que dans son pays.
La culture qui surprend le plus cet explorateur européen est celle du tabac, qui pousse si facilement, qu’elle s’apparente à de la mauvaise herbe. Hommes comme femmes en fument dans des pipes en glaise.
Le palmier tient une place de choix, en pays Loango. Il assure par son jus un complément alimentaire riche et savoureux. Son huile sert également à s’enduire le corps. Tandis que sa sève est une liqueur de bon goût, réservée aux riches. Les gens du peuple se contentaient des alcools de fruits fermentés, surtout d’ananas.
La papaye est un fruit abandon qui appartient à tout le monde, où qu’elle pousse. Les loangos l’appelle « lolo ». En revanche, la cola a une forte valeur marchande et les loango en consomme en quantité.

Tout le monde exerce à peu prêt tous les métiers, sauf ceux de tisserands, forgeron, saunier ou potier qui nécessitent un long apprentissage et une adresse qui s’acquiert avec l’expérience, faisant de ces arts des métiers exclusifs de ceux qui les pratiquent.

A l’époque de Proyart, les peuples se plaignent d’une fiscalité excessive de la part des agents du Ma-Loango, le roi, qui prennent des animaux de plus en plus nombreux comme impôt. Si bien que l’élevage est délaissée comme apport en viande, au profit de la chasse. L’impôt étant égalitaire pour tout individu, les riches qui ont de gros bétails paient la même chose que les éleveurs les plus modestes. Ce qui accroit des écarts important dans la société. L’observateur note tout de même que les loango ne mangent pas d’oeufs. Ils disent « avec un peu de patience, on obtient un poulet« . Lorsque Proyart ou d’autres européens voulaient leur en acheter, ils vendaient chaque oeuf au prix d’un poulet. « Ce n’est pas ma faute si tu n’as pas de patience« 
Un siècle avant l’arrivée de Proyart, le roi d’Angleterre avait offert des couples de chevaux à son homologue Ma-Loango, qui préféra les remettre en liberté. Ils s’étaient peu reproduit, et la plupart moururent de vieillesse ou dévorés par des bêtes féroces. Celui qui rodaient autour de Loango du temps de Proyart, était affirme t-il, le dernier de l’espèce.
Il rappelle aussi qu’il n’y a qu’en pays Kongo et en Chine que le buffle n’a jamais été dompté. Mais encore, une exception de lAfrique centrale, cette région est une des rares au monde qui n’ait jamais connu la charrue.
Le témoin affirme que grâce à une bonne alimentation sans excès, les habitants de ces royaumes tombent rarement malades. Il prêtait au roi du Kakongo de cette époque, un certain Mpukuta d’avoir 126 ans et de se porter très bien. Sa tante nommée Ma-Nteva, serait du même âge.

Caractère du peuple
Le peuple du Loango est défini par Proyart en 1773 comme étant « très pacifique, simple et plein de bon sens ». Il a ses vices dit-il, mais qui ne sont en rien excessifs par rapport aux autres peuples de la terre. « Ils sont d’une si grande douceur que les contestations sont rares parmi eux. Ils n’en viennent jamais aux mains« . Quand ils perçoivent une contradiction, ils vont trouver un juge qui tranche en un instant. Les commerçants de la côte sont par contre assez malhonnêtes à son goût: Ils ont pour principe de rendre tous les blancs comptables les uns pour les autres. Ainsi, sous prétexte qu’un français avait roulé un membre du clan il y’a 30 ans, le hollandais de passage subira la revanche. Ce qui contraste avec les gens de l’intérieur qui allient une honnêteté et une franchise à un désintéressement qu’on pourrait qualifier d’excessif. La meilleure image recherchée est celle d’être « une main ouverte » c’est à dire, être généreux. Ils y tiennent plus qu’à tout honneur.

Le salut entre égaux est une génuflexion suivie d’un claquement des mains quand on se relève. Lorsqu’on rencontre un homme notablement supérieur, on se prosterne jusqu’à toucher le sol du bout des doigts, avant de battre les mains une fois. La personne ainsi honorée, fut-elle le gouverneur, un prince ou le roi, répond par une brève génuflexion et en claquant des mains lui-même.
Les passants peuvent s’inviter à la table qu’ils désirent, ils sont les bienvenus. Lorsque le maître de maison a l’impression que l’invité n’a pas bon appetit, il choisit le meilleur morceau, mord dedans et le tend à son invité en lui disant: « mange, c’est sur ma parole ».
La prostitution est presque inconnue en terre loango. Bien que la langue soit très riche nous renseigne le missionnaire, cette exploitation du corps n’est désignée que par un mot portugais.
Les hommes comme les femmes ne se couvrent que rarement le torse. Cela ne choquent pas, tant les seins ne sont pas considérés comme des organes sexuels. S’ils convoitent les objets manufacturés des européens, la mode vestimentaire des blancs leur paraît d’une contrainte inadmissible. Un tissus enroulé autour de la taille suffit à les recouvrir. Dès fois il est découré d’une ceinture brodée de perles. Le bleu et le rouge sont les couleurs préférés pour ces pagnes.

Le Ma-kaya de Kakongo a une case meublée à l’Européenne avec des lits, des commodes, des buffets garnis d’argenterie. Il offre des sièges aux européens qui vont lui rendre visite, mais lui préfère s’assoir par terre sur une natte, selon l’usage du pays.
En revanche, les rois du Kakongo n’ont pas le droit de toucher tout ce qui vient d’Europe, à l’exception des métaux et du bois (donc des fusils). Quiconque vêtu d’étoffes d’Europe ne peut être admis à entrer dans le palais. Le prêtre français dira: « il est à présumer que les législateurs ont soumis ces règles au souverain afin de retarder le progrès du luxe, et d’apprendre au peuple à se passer de l’étranger en cherchant des remèdes à ses besoins dans sa propre industrie. Mais comme la loi ne concerne que le souverain, il est le seul qui l’observe. Tous les sujets, même les ministres, trafiquent de toutes les marchandises qu’on leur apporte. » Autre usage particulier de ce roi, il mange dans une pièce seul, mais sort de celle ci pour boire, généralement du vin de palme. Plusieurs courtisans attendent cette cérémonie dans laquelle le roi apparait dans une pièce murée de trois côtés, son nganga lui sert une coupe et au moment de la porter à sa bouche, toute la cour se prosterne pendant que le nganga (à la fois médecin, protecteur mystique et maître d’hôtel) sonne une clochette en répétant « tina-fua, tina fua, tina-fua » qui signifie « crains la mort! » car celui qui regarderait risque la décapitation immédiate. Quand il a fini de boire, la clochette s’arrête, et l’assistance se relève en battant une fois des mains, et le roi repart poursuivre son repas. Seul. Ce qui a fait dire que le roi du Loango et du Kakongo étaient cannibales, car nul ne pouvait les voir se restaurer. Mais il n’y a aucune preuve de cannibalisme même rituel chez les loango.


Mariages et alliances.

Les jeunes filles sont toujours accompagnées de leurs mères qui exigent d’elles une grande retenue. Un jeune homme ne peut s’adresser à une jeune fille qu’en présence de sa mère. Si la danse est une activité presque quotidienne, les femmes dansent toujours avec les femmes et les hommes avec les hommes. La polygynie est autorisée par les lois du pays, et ne souffre d’aucune limite. Une coutume qui semble compenser le déficit de mâles viriles causé par l’esclavage. D’ordinaire, une femme loango préfère être l’unique épouse d’un simple que la énième d’un grand seigneur du pays. Toutefois, l’abbé Proyart s’insurge contre ces « faux historiens » qui ont prétendu que les seigneurs du pays avaient régulièrement 20 femmes et plus, prêtant au roi d’en avoir 7.000. C’est dit-il, un grossier mensonge qui contredit la démographie du pays elle même.

Le garçon est libre de choisir une épouse ou il veut. Les filles font le choix de l’époux qui vient se proposer, en s’aidant de l’avis de la mère. Le jeune homme offre des cadeaux d’abord à la mère de la fille choisie. Si elle les accepte, il peut en offrir à la fille qui est encore libre de refuser. L’acceptation des deux tient pour une promesse de mariage.

Jeune fille loango
Jeune fille loango

A partir de cet instant, la fille se promènera enduite d’une peinture rouge qui signale qu’elle va être prise, au cas où un meilleur parti qui jusque là hésitait ou un premier amour voudrait ne pas rater sa change. Il en serait informé et renégociera avec la mère et la fille pour rendre ses présent au premier prétendant. Si personne d’autre ne se manifeste ni ne contrevient, le mariage aura lieu un mois plus tard. Il est censé être insoluble, mais les lois du pays Loango prévoient des exceptions. Par exemple, les princesse ayant le droit de choisir leur époux, voir de s’imposer à eux, si leur dévolu se porte sur un homme marié, celui-ci doit répudier sa femme pour épouser la princesse.

L’adultère est sévèrement traité dans la société. Les femmes estiment qu’elles font grand mal à leur progéniture si jamais elles avaient commis un adultère et ne se repentaient pas devant leur mari. Les moeurs encouragent l’homme à pardonner à sa femme qui avoue s’être rendue coupable d’un adultère. Car ne pas lui pardonner, c’est maintenir la malédiction dans sa propre vie, et celle de ses enfants. En revanche, le cocu est tout à fait exhorté à porter l’amant de sa femme en justice pour obtenir réparation. Le séducteur est souvent condamné à la servitude auprès de celui qu’il a blessé, durant une période pouvant aller jusqu’à 7 ans. S’il est riche, il peut se racheter en offrant du bétail ou des étoffes.
Les princesses, à cause de leurs droits excessifs dans le mariage, ne trouvent pas de maris au sein de la noblesse, car les princes au moins ont le droit de refuser. Elles jettent leur dévolu sur les riches sans noblesse qui ne peuvent s’y soustraire, sous peine de confiscation de biens et de liberté pour avoir fait offense à la famille royale. Elles ont aussi la liberté de répudier leur époux et d’en choisir un autre sans avoir à se justifier. Le mari d’une princesse est plus son esclave qu’autre chose. Il ne sort que très rarement de sa case et doit se faire accompagner des espions de la princesse. Elles auraient aussi le droit de demander le bannissement ou la vente en esclavage d’une fille réputée avoir posé ses yeux sur son époux. Un droit, dit Proyart, dont elles n’hésitent pas à user.

Les polygames ne sympathisent jamais avec leurs femmes au quotidien pour éviter la jalousie entre elles.
La succession est matrilinéaire. Les biens de succession sont généralement des cases, étoffes, bétail, fusils, sabres etc… La terre n’appartient qu’au roi et au roi seul. Il en prête l’usage au peuple, et aucun homme, même un seigneur ne peut s’en aliéner la propriété au risque d’être décapité.

Le gouvernement
Symboliquement, tout appartient au roi: la terre, les biens, la vie. Mais il exerce ce pouvoir sur son royaume avec beaucoup de retenu, et aidé par une classe de nobles qui forment un conseil royal qui à la fois un parlement représentant les principaux clans. Le pouvoir des princes vassaux qui est du type fédéral permet aussi de tempérer ce pouvoir.
Le roi est appelé ma-Loango, qui signifie mani du Loango, ou Moe, qui est la prononciation de Mwene, le titre royal ou de gouverneur Kongo et de ses gouverneur et vassaux. Il est en charge de rendre ses sujets heureux, en les protégeant « de jour comme de nuit », c’est à dire de l’invisible comme du visible. Il leur doit la justice, la sécurité, la grâce des mannes, la prospérité commerciale, la paix. C’est lui fixe le prix des denrées et de l’impôt, autorise des marchés selon les jours, même les heures et les lieux.
Pour son service, le roi décide souvent en « conseil royal » composé de 4 ou 5 nobles et princes, souvent agés. Il se sert ensuite de plusieurs ministres pour exécuter les décisions. Si la plupart sont nommés pour une mission unique, certains ministres sont permanents et remplissent des tâches arrêtées par la loi. Il sont :

- le Ma-vungu, ministre des affaires étrangères et chef des questions les plus sensibles pour le royaume. Son rôle n’est pas tant celui d’un premier ministre mais d’un secrétaire d’Etat américain. Il fait ambassade ambulante, s’assure de la fidélité des vassaux et des provinces en entretenant sans cesse des relations avec eux, négocie avec les européens de passage au palais et propose une attitude à tenir auprès du conseil royal.
- Le Ma-mputu; il aide le Ma-vungu surtout en ce qui concerne l’importation et l’exportation vers l’Europe. Il surveille les bateaux qui accostent, prélève les taxes sur les biens, achète les plus utiles au royaumes (surtout les armes, la poudre de chasse, des tissus) etc… Il parle généralement une ou plusieurs langues européennes.
- Le Ma-kaka, ministre de la guerre. Il est principalement chargé de regrouper les troupes au sein de tout ce royaume qui n’a pas d’armée régulière et permanente. Il a aussi le pouvoir de nommer les chefs de chaque troupes, brigade ou corps, et l’obligation de conduire ses hommes au combat.
- Le Ma-mfouka est le ministre du commerce. Il est chargé des fonctions de police générale sur les marchés. Il contrôle et assure le respect des poids et mesures, surveillent aussi les débarquement et embarquement des bateaux européens, et bien souvent, la conclusions des affaires commerciales importantes. Sa charge est si immense qu’il se fait souvent représenter par des fonctionnaires subalternes, souvent mal appréciés des populations. Il est généralement le plus connu des ministres, celui dont les décisions pèsent l eplus sur la vie du royaume et des individus.
- Le Ma-kimba il est le ministre de l’intérieur, cumulé avec celui des eaux et forêts, et des ressources vivrières. Il s’assure qu’aucun gaspillage sur les réserves naturelles n’est constaté, prélève des taxes sur les pêcheurs, surveille l’installation de nouvelles populations sur des lieux jadis inhabités, assurent la sécurité dans les zones les moins peuplés du royaume, et le respect des lieux sacrés (forêts d’initiations, cimetières etc…).

Les ministres travaillent avec des commis, personnes très intelligentes et souvent sous-citoyens en droit (des fois des esclaves libérés), qui se chargent d’aucun d’aller annoncer les intentions du roi, et d’autres, simplement de mémoriser chacun un certain nombre de dossiers, et d’enquêter dessus pour complément. La plupart du temps, les affaires sont expédiées sur le champs pour éviter de les oublier.

Toutes les 7 provinces du royaume de Loango sont dirigées par un gouverneur du Roi, relayé par des chefs de village. Les grandes villes ont également un gouverneur de la ville, placé sous la tutelle du gouverneur général ou gouverneur de la province. Le gouverneur général est nommé, et à son tour nomme les gouverneurs des grandes agglpomérations. Souvent, le gouverneur provincial est un ancien ministre. Les nominations du roi sont en même temps un anoblissement. Cela donne lieu à des fêtes immenses à la capitale et dans la province ou ce dernier est nommé, en principe à vie, ou jusqu’au prochain roi.
La charge de roi du Loango n’est pas héréditaire, mais élective. Toutefois, pour être éligible il faut être prince. Et pour se faire, il faut être né d’une princesse. Ainsi tous les enfants mâles des soeurs et cousines utérines par descendance maternelle du roi sont éligibles. Les enfants du roi eux-mêmes ne le seraient que si leur mère était une princesse. Comme cela n’arrive pratiquement jamais qu’un roi ou un prince épouse une princesse à cause des droits excessifs de la princesse au mariage, notamment l’obligation de monogamie dont aucune princesse ne voudra déroger, les enfants du roi ne sont donc jamais princes, donc jamais éligibles à la succession de leur père. Un système qui crée une noblesse jamais fermée. Tous les princes du royaume, les ministres et les régents sont électeurs. Le roi ne pouvant désigner un successeur, peut toutefois favoriser un prince de son vivant en le nommant Seigneur d’un fief historique. C’est le Kaya. Il devient alors le Ma-kaya. Le roi peut aussi nommer un Ma-mbuku, second dans l’ordre de succession. Mais, bien que favori, le conseil des électeurs peut ne pas leur donner l’investiture, ce qui est fréquent et qui est souvent source de guerre entre les princes. D’où les longues périodes de vacances ou interrègne qui séparent le décès d’un roi à l’élection d’un autre. L’abbé Proyart nous rapporte le récit suivant:

« Le roi actuel n’a été élu qu’après un interrègne de 7 ans. Et son prédécesseur mort en 1766 n’est pas encore enterré. Ce délai a été occasionné par une contestation survenue entre les bourgeois de la capitale qui prétendait l’y faire enterrer, contre l’avis de ceux de Loandjili, lieu ordinaire de la sépulture des rois qui n’entendaient pas renoncer à leur privilège. Comme aucune solution ne semblait arriver et que le délai légal de l’enterrement d’un roi était passé, l’actuel s’est assis au trône qu’il occupe depuis 4 ans. »

Copmme au Kongo, le Ngoyo, le Kakongo et le Loango ont toujours connu de sérieux problèmes de succession au trône. La mort d’un roi est généralement l’annonce d’une guerre civile imminente.

« Le roi de Ngoyo avait désigné un Ma-kaya si contesté qu’il avait soutenu son élection les armes à la main. Le Ma-mbuku ne l’entendant pas de cette oreille mais militairement trop faible, allât s’allier avec le puissant comte de Soyo, feudataire du Kongo, qui accepta et conduisit lui même sa puissante armée aux côtés du Ma-mbuku. La guerre se livra, et le roi éphémère fut vaincu. Le Ma-mbuku non content de le faire prisonnier, lui trancha la tête. Se croyant alors paisible possesseur du royaume qu’il venait d’usurper, il voulu congédier les armées de Soyo. Mais son allié ne l’entendait pas de cette oreille. Le comte de Soyo, prenant un ton d’autorité avec le prétendu nouveau roi, lui signifia que l’autorité du comte de Soyo était désormais reconnu sur le Ngoyo. Que si le Ma-mbuku le reconnaissait aussi, il le traiterait en ami. Mais si le Ma-mbuku prétendait le lui disputer, il faudrait qu’il fasse valoir ses arguments les armes à la main! Et la guerre recommença, cette fois-ci avec des relents nationalistes du côté Ngoyo, ce qui rendit la tâche plus difficile au compte de Soyo. Elle dura plusieurs années et suspendit le commerce sur cette côte. Elle vient se terminer mais on ignore encore si c’est par la mort d’un des deux prétendants ou par un traité de paix.« 

Un récit qui n’est sans rappeler ce qui se passera à la fin du XXè siècle entre Laurent-Désiré Kabila et ses alliés rwandais, qui l’on conduit au pouvoir et on voulu s’y installer. Un raison de plus d’affirmer qu’un peuple sans mémoire est condamné à revivre ses tragédies.

Quand le roi tombe malade, on ordonne à tout le peuple de tuer un coq. Selon le missionnaire, la plupart des gens n’y accordent aucune valeur mystique. Mais ils obéissent on se disant que ce n’est que le menu du jour que le roi leur oblige car ainsi, tout le pays mangera du poulet. D’autres superstitions étaient très impopulaires comme celles qui obligeaient les gens à ne pas cultiver la terre durant des semaines voire des mois, après la mort d’un roi (deuil national) ou d’un prince (deuil dans sa province uniquement).

La justice
La loi est connue de la tradition, si bien qu’aucun juge ne peut inventer une sanction sans risquer de se faire désavouer. Le peuple tout entier en connait les contours, les peines, les contraintes et les avantages. Le meurtre est puni de mort et de confiscation de tout ou partie de ses biens au profit de la famille de la victime, parfois au profit du roi. Voler vous rend esclave temporaire. Comme insulter un prince. Le principe de graduation des punitions Loango est de punir plus sévèrement les délits les plus petits, car ils disent que ce sont des délits dont justement on peut s’abstenir et que si on le fait, c’est qu’on se moque de la paix dans la communauté. C’est d’ailleurs une logique que le Congo moderne tout entier partage dans sa culture populaire. Par exemple, nous condamnons à mort le voleur, tandis que nous appelons les autorités pour juger le tueur.

Quand le roi veut publier une nouvelle loi, il rassemble ses ministres et son conseil pour avis. Ensuite, il la fait publier dans toutes les provinces par des hérauts qui vont la diffuser sur tous les marchés. Mais ces hérauts prennent la précaution d’en discuter d’abord avec le gouverneur qui peut les renvoyer avec ses objections auprès du roi, afin d’aménager des particularités pour sa province. Mais le roi étant conscient que c’est en accumulant des lois d’exception que les provinces finissent par être indépendants, est très réticent à accorder des closes particulières. Dans certains cas, il peut même destituer le gouverneur pour refus d’obéir à sa loi, voire l’accuser de tentative de rébellion.

Les gouverneurs des villes et ceux des villages sont en même temps juges pour le criminel et le civil. Ils peuvent condamner à mort ou réduire une personne à l’esclavage, mais libre au condamné de faire appel auprès du gouverneur de province et en dernier ressort, au roi lui-même.

« La salle ou le roi rend justice est un grand hall. Il est assis par terre sur un tapis, et s’entoure de plusieurs assesseurs qu’il consulte pour les cas difficiles. » Les audiences sont publiques et passionnent beaucoup de gens.
Quelque soit le niveau de juridiction, la procédure est quasiment toujours la même. Le défendeur commence par faire un cadeau au juge. La première parole est toujours à celui qui s’estime lésée. La règle voudrait qu’il y’ait ni défenseur ni procureur, car les beaux parleurs faussent la vérité. Sauf en cas de maladie, les parties se représentent elles-mêmes. Les femmes comme les hommes ont le droit de plaider leur cause, et parlent aussi longuement qu’ils le souhaitent quand la parole leur est donnée, sans jamais être interrompu. Si l’affaire est contestée par une des parties et qu’il y’a des témoins, le juge leur donne la parole aussi, et parlent aussi longuement qu’ils le désirent. Le roi peut remettre l’affaire à plus tard quand la vérité tarde à se manifester. Il charge alors des espions pour enquêter sur celle-ci. Inconito ils vont sur les lieux et font parler les gens. Parfois ils réussissent sous divers prétextes à faire parler les parties, en gagnant leur confiance et leur extirper des vérités. « Ils est rare qu’ils reviennent sans avoir les lumières nécessaires pour fonder le jugement« , apprécie l’abbé Proyart.
Le nkassa reste pratiqué dans les tribunaux inférieurs. On fait boire cette tisane très toxique à une personne, afin qu’elle dise la vérité attendue d’elle. On estime qu’elle n’en mourra pas si elle est innocente. Ce n’est pas une méthode de jugement mais d’investigation. Ca doit être rapproché plus à une torture pour que la vérité soit dite et que le procès soit juste. Quand le supplicié commence à montrer les premiers signes d’empoisonnements et de décès imminent, il peut être sauvé en lui administrant immédiatement un anti poison bien connu, car l’enquêteur l’aurait estimé. Parfois c’est un coupable qui reconnait sa faute au dernier moment, mais il est sauvé car soit la faute commise ne mérite pas la mort, soit on peut estimé qu’un innocent est prêt à avouer n’importe quoi pour ne pas mourir. Mais la conscience populaire reste convaincue que les innocents ou ceux qui ont honnêtement dit tout ce qu’ils savaient ne peuvent en mourir.
Souvent les gouverneurs, princes et seigneurs en usent hors procès, durant une enquête de palais, pour lever des soupçons. Mais ils doivent obtenir l’autorisation du roi. Ce dernier l’accordera si la matière est effectivement grave.

Il y’a environ deux ans qu »un prince du kakongo convaincu qu’on voulut l’empoisonner, en usa pour découvrir le coupable. Un grand nombre des gens de sa cour en mourut, même ses plus fidèles officiers qu’il affectionnait et passaient dans le pays pour être les plus honnêtes à son service.

Ceux qui ont à craindre de se présenter devant le tribunal du roi, de peur d’être condamné à mort, se réfugient chez un prince voisin, auprès de qui ils deviennent des sous-citoyens. Un statut que le regard occidental qualifierait d’esclavage, mais on en est loin en réalité.

Il n’y a pas de prison. Mais lorsque le roi trouve dangereux de relâcher un criminel avant la fin de son procès, ou qu’il en condamne un à une peine de souffrance physique, on lui attache un lourd bout de bois au cou de façon à ce qu’il ne puisse aller loin. Liévin-Bonaventure Proyart affirme qu’on en croise souvent dans les campagnes, ces « prisonniers vagabonds ». Ils sont nourris par la générosité des gens, mais personne ne songerait à les détacher, au risque de prendre la place du supplicié.
Dans ce pays ayant peu de loi, la science du droit tient de la connaissance du coeur des hommes. Le fait que le roi soit emmené à juger quotidiennement les différends de ses sujets, le conduit par habitude à devenir d’une sagesse et d’une intelligence fine qui contribuent à son rayonnement, témoigne le prêtre.
A la fin de chaque jugement, le roi est obligé de boire un coup de vin de palme, pour signifier que la sentence est rendue. Certains jours il pouvait expédier jusqu’à 50 affaires, et boire autant de coups.

De la guerre
« Dans ces pays, la mort des rois est le signal d’une guerre civile« . Cela n’a malheureusement pas beaucoup changé. Au temps ou le missionnaire Proyart arrive au Loango, Ngoyo et Kakongo, rien n’est acquis. Le compte de Soyo vient de faire valoir ses prétentions sur le royaume de Ngoyo. Le roi de Kakongo se sent obligé malgré lui d’être vassal du Loango devenu plus puissant que lui alors que ce fut son vassal. Il admet néanmoins la situation, car sans cela, il succomberait aux prétentions du Kongo qui revendique encore ce territoire comme étant le sien. Pas comme un état vassal, mais une province à part entière. D’ailleurs par représailles, le roi du Kakongo, le Mani Kakongo, ne présente que sous le titre de « Mani Kongo » devant les étrangers. Le Soyo, sans doute la plus rebelle des provinces du Kongo avait réussi à gagner une indépendance dans les faits, et fortement soutenue par les portugais, mais très peu reconnue par les autres royaumes, qui ne voulaient pas se fâcher avec le Kongo si jamais ils acceptaient l’amitié de la province rebelle. Ajouter aux menaces de l’esclavage et aux guerres provoquées par les européens pour se constituer un cheptel à emporter, la tension militaire est donc permanente dans la région.

Les armées ne sont pas professionnelles ni régulières. Comme chez les romains antiques, tout citoyen en âge de porter une arme est soldat au besoin. Mais bien mauvais soldat!
Avant de partir en guerre, chacun se décore le corps d’amulette et de peintures divers, surtout rouge, d’aucun pour faire peur à l’ennemi, d’autre parce qu’un nganga cher payé les aurait convaincu qu’ils seraient ainsi invulnérables aux balles. Certains se font des cicatrices au visage et au bras pour faire croire à l’adversaire qu’ils ont à leur actif tant de batailles dont ils ont survécu, sans plus jamais en craindre une seule…
Chacun prend les armes qu’il trouve chez lui, l’armée n’en fourni pas comme c’est le cas au Kongo. Certains emportent des fusils, d’autres des sabres, ou encore de simples couteaux. Chacun emporte ses propres vivres pour deux ou trois jours.
« Les chefs qui les commandent semblent plûtot faire fonction de conducteur de troupeaux plutôt que de généraux d’armée« , ironise le mundele en soutane.
Dès qu’ils rencontrent l’ennemi, chacun va à la bataille sans attendre d’ordre. Ils se choisissent individuellement quelqu’un qu’ils estiment pouvoir combattre et se lancent. Les combats commencent toujours dans la confusion et finissent par une déroute générale ou une victoire complète. Les combats ne sont ni sanglants ni opiniâtres. L’action est à peine engagée que l’épouvante a déjà envahi une des deux armées qui se met en débandade. Les vainqueurs rassurés de leur succès se mettent à la poursuite des fuyards qu’ils veulent attraper vivant pour en faire des esclaves.
Mais les face à face sont rares. Le grand art de la guerre loango étant d’éviter …la guerre, la stratégie consiste à contourner les forces adverses pour aller brûler leurs villages. Tant qu’on ne trouve pas de résistance, on avance de village en village, pillant et brûlant tout. Souvent les deux armées font en même temps les dégâts, chacune de leur côtés sur les terres ennemies. Et même sur la route du retour ils prendront soin de ne se pas se rencontrer sauf face à une occasion facile de se faire des prisonniers.

Une guerre dure une huitaine de jour en général. Rarement plus. Quand les soldats ont fini leurs provisions et qu’ils n’en trouvent plus chez l’ennemi, ou qu’ils n’ont plus de plomb, chacun rentre chez lui, sans demander permission ni congé. Le roi participe des fois à des campagnes pour donner le moral à ses troupes mais s’il est pris, en général il est décapité, pour démoraliser ses troupes sur le champs.

L’esclavagisme
« Il se dit que les nègres qui s’achtent ici, sont les plus noirs et les plus robustes qui se puisse trouver.« 
Les loango se livrent une guerre ouverte et permanente avec d’autres peuples qui vivent très loin deux. Ils prétendent que ces derniers sont sauvages, qu’ils boivent du sang humain, mangent la chair de leur victime. Alors c’est pourquoi ils les combattent. Ils considèrent les traiter humainement en les vendant en esclavage car ils auraient très bien pu les achever sur le champs. »
Puis cette remarque qui a tout son intérêt:
« A proprement parler, c’est moins une guerre qu’une chasse. Mais dans laquelle, le chasseur est souvent exposé à être la proie du gibier qu’il poursuit.« 
C’est le principale commerce qui se développe dans la région depuis l’arrivée des européens. Un commerce qui fait et défait des royaumes. Ceux qui en capturent ne sont pas autorisé à les vendre directement aux européens. Ils doivent passer par des courtiers nommés par le ministre du commerce, le Ma-mfouka, dit Mafouque par les français. Ceci pour limiter le nombre de faux esclaves, ou de rafles au sein de leur propre peuple. Il interdit notamment de vendre ou de circuler avec des esclaves la nuit, ou encore de les faire entrer au campement des européens sous prétexte de les faire voir au capitaine du bateau. Tout ceci pour éviter que des enfants du pays ne soient vendus.
Le prix d’un esclave n’est pas le même au Ngoyo, au Kakongo et au Loango.
Au Loango on évalue le prix sous forme de pièce.Si au départ le mot signifie « morceaux de tissus », il finira par désigner une valeur plus ou moins établie qui peut se composer de plusieurs choses. Ainsi, un seul morceau d’étoffe peut valoir 3 pièces, tout comme 5 couteaux avoir la valeur d’une pièce.

Le missionnaire avoue avoir payé 30 pièces au Ma-mbuku pour obtenir l’esclave Makuta (ça ne s’invente pas). Ce qui fait en valeur réelle: une dizaine de morceaux d’étoffes différentes généralement en coton (certaines étoffes peuvent valoir 2,5 pièces l’unité), deux fusils estimés valoir 2 pièces chacun, deux sacs de balles et de plomb à fusil de 3 kilos au total, deux sabres, deux douzaines de couteaux à gaine, deux barres de fer de 10kg (valant 1 pièce les deux), 5 pots de faïence, 4 baril de whisky, 10 perles de verre servant à fabriquer des chapelets et autres bijoux. Au passage le courtier prend une commission d’un valeur de 6 pièces. Le prix d’un être humain.
« Le commerce des hommes qui s’exerce sur les côtes n’intéresse comme l’avons déjà dit, qu’un petit nombre de personnes qu’on peut considérer comme les riches et les puissants. Quant au peuple ne connaissant de nécessité que celle de se nourir et de se vêtir, et de la manière la plus grossière et la plus simple, il borne son commerce à bien peu de chose: poisson enfumé, manioc et autres racines, sel, noix de palme canne à sucre, bananes et autres fruits« .

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19 Réponses à “LOANGO”

1 2
  1. Harvey dit :

    Tu dois être maso à donner le baton avec lequel avec lequel tu te fait taper. Jean Ier ne pouvais pas donner d’esclaves, puisque la notion d’esclavage est alors ignoré par lui et sa culture, et que, tu ne nous pas encore de preuve du contraire. Croirais-tu qu’à force de répéter un mensonge il finit par devenir vrai? Par contre, l’esclavage chez fait, fait partie de la nature, et n’est reprimé même pas par la morale. On vous accorde de la main d’oeuvre, et vous traduisez par « esclaves gratuits. » D’ailleurs, les premiers esclaves noirs de cette époque qui arrivent à Rome sont la propriété du Pape, [b]le garant de la morale occidentale (sic)[/b] en 1444. Il est le premier esclavagiste. Je signale aussi que l’Amérique n’est alors pas encore connue des envahisseurs européens, d’où la théorie de l’exploitation des terres nouvelles ne tient. Ce que vous appelez esclaves en Afrique sont des membres de la communauté, avec moins de droit, mais mieux traité que vos prisonniers modernes. Vous voulez nous obliger à les appeler esclave, un concept sadique qui n’appartient qu’à vous.

    Vous avez commencé par utilisé les indiens trouvés sur place. Extermination. Un seul exemple. Sur les 1,3millionsd’indiens d’Haïti, votre brutalité en a décimé jusqu’à ne rester que 60.000 en 15 ans. C’est ce genre d’approche que tu compares avec la conditions de servage en Afrique, et que l’on désigner du même mot? On refuse.

  2. kamit dit :

    Les amis, vous avez le droit d’intervenir. Rien ici n’est trop savant ni ne nécessiterait je ne sais quelle science infuse dont les blancs auraient le secret. Vous voyez bien qu’il n’y a rien dans le fond, que des prétentions bâties sur du vent. Aujourd’hui nous avons des enfants Kamites de 12 ou 14 ans qui à coup de preuves (citations, fouilles archéologiques, références) vous font fuir des docteurs européocentriques en 5è vitesse. Et ce n’est que lorsqu’on pénètre vraiment dans ce genre de chose, qu’on s’aperçoit qu’on peut faire la même chose en économie, en droit, en industries divers… Le géant a des pieds d’argiles, et dans ces concepts et dans sa science. Il faut qu’il déforme l’histoire et les preuves pour s’ériger dans nos mentalités, au sommet de l’humanité. Nous pouvons les battre, les dominer. Et ce n’est pas méchant, c’est de bonne guerre. Cherchez la Stratégie de Lisbonne et vous verrez les termes avec lesquels eux veulent dominer, pour se maintenir en première place. Cela ne nous est pas inaccessible, on peut faire partie de la compétition, plutot que des victimes éternelles. Celui qui vous dira que nous voulons juste manger, bien dormir et vivre tranquillement… c’est un envoyé spécial du camp adverse ou un sombre crétin! Car ceux d’en face pont des projet pour vous, même si votre gentillesse extrême ne désir que vivre paisiblement. Hélas, ainsi va le monde. Car celui qui n’est pas premier, est à la merci de ce dernier. Et quand vous maitrisez l’histoire, vous savez ce qu’il advient quand on est à la merci. Exister simplement c’est faire partie du plan de domination de l’autre. Gérer le quotidien = stagner = reculer. Accepter leur suprématie c’est se condamner à la subordination. C’est ce qu’il faut comprendre ici.

    Ils ne sont pas maîtres de l’histoire, ce n’est pas vrai. Il y’a encore 3 millénaires ils se nourrissaient de racines, vivaient dans des grottes, n’avaient aucune organisation sociale s’élevant au dessus du mammifère le plus primaire, lorsqu’à la même époque, les sociétés noires avaient fini de bâtir l’essentiel de ce qui fait une civilisation. Et c’est de la science historique, de la vérité prouvée. Tout ce qu’ils sont c’est nous qui le leur avons appris: l’agriculture, la religion, la médecine, le droit, l’astrologie, la sagesse (philosophie), l’organisation politique, l’architecture, l’écriture etc etc etc etc même le langage, nous dit Champollion-Le Jeune, honnête historien et déchiffreur des hiéroglyphes « pour les occidentaux » (car les africains avaient continué à utiliser nombre de hiéroglyphes). Ce sont les noirs qui la leur ont apporté. Mais dire que les noirs sont des sauvages en cache sexe jusqu’à leur élevation par le blanc, ça c’est du racisme parce que c’est faux. Les photos de juifs en guenilles sortant des camps nazis (une autre expression du génie blanc n’est ce pas), constituent-elle l’histoire de ce grand peuple? Eh ben là c’est pareil: ils font tout pour vous maintenir dans l’idée d’infériorité, à vous faire espérer petit, à vous culpabiliser, à vous mettre sous leur botte, à vous empêcher toute vélléité de conscience commune, et surtout d’union. Mais là ou je les respecte parce qu’ils sont forts, c’est que ça marche! Ceci grâce à notre sommeil, à notre ignorance de l’ignorance de l’histoire et à nos petits rêves nombrillistes et personnels.

  3. Mfumu dit :

    milles mercis

    ça fait des année que j’attend que l’on me decrit la vie quotidienne au congo

    mercis encore mes freres vous m’aider dans mon epanouissement

  4. minette dit :

    ou peut on situe le loango geographiquement

  5. La Ren Solëy dit :

    WAR
    C’est étonnant que le passé ressemble au présent, qui a écrit le scénario? qui a conçu les personnages. L’Afrique résiste depuis Karhémish : C’est une guerre éternelle. On peut comprendre ce qui se passe aujourd’hui, à la lumière du passé. Il faut que l’Afrique entière tire les leçons de l’histoire, sinon elle se répétera indéfiniment, la semence du satan de levant, ou du démon du ponant restant toujours ce qu’elle a toujours été, il n’y a pas à parlementer avec. Ce que je vois c’est que l’Afrique résiste depuis nani nannan. Ce qui est important ce n’est pas qui a vendu qui, qui a acheté qui, ce qui est important c’est de percer à jour les mécanismes qui pervertissent un système social, au profit d’un clique de diables pervers et rusés qui créent le chaos dans une société, pour ainsi lui dérober toutes ses richesses. L’Afrique Résiste à la décivilisation et elle vaincra.

    « We Africans will fight – we find it necessary -
    And we know we shall win
    As we are confident
    In the victory Of good over evil » Bob MARLEY in WAR

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